AG DES ACTIONNAIRES ET PLANS CONTRE LES SALARIES

Publié le par AdminCGT

Quant il s’agit d’imposer des suppressions massives d’emplois, des jours de chômage partiel à la pelle (et à contrario, brutalement dans les usines de production, des samedis obligatoires travaillés) la direction de PSA n’a que le mot de « crise » à la bouche. Ce serait un cataclysme naturel, une fatalité que nous devrions accepter de subir. Mais quand elle parle à ses actionnaires, elle tient un tout autre langage, qui dévoile en partie le dessous de ses cartes. La dernière assemblée générale des actionnaires est instructive en ce sens.


Résolutions 1, 2 et 3

Pertes à géométrie variable

En février, la Direction PSA avait annoncé, pour 2008, une perte de 343 millions d’euros.

§     Ce mauvais chiffre tombait à-pic pour imposer aux salariés le quasi-blocage des salaires et obtenir du gouvernement le prêt de 3 milliards.

La CGT a dénoncé un jeu d’écriture :

§     Le résultat opérationnel courant 2008 de PSA est en fait bénéficiaire de 550 millions.

§     Ce n’est qu’en inscrivant 900 millions de « provisions exceptionnelles », notamment pour les restructurations et réductions d’emplois que la Direction PSA a artificiellement mis les comptes dans le rouge.

Surprise ! Devant les actionnaires, la Direction indique que la holding Peugeot SA (qui chapeaute toutes les sociétés du groupe) a dégagé un bénéfice 2008 de 47,5 millions d’euros. Le groupe gagne de l’argent en en perdant ?

Résolutions 5 et 10

Transfert de richesses

Les actionnaires autorisent le Directoire a racheter en Bourse, avec l’argent de l’entreprise, jusqu’à 16 millions d’actions PSA, à les distribuer aux dirigeants sous forme de stock-options ou les détruire.

Au cours actuel de l’action (environ 20 €), c’est l’au-torisation de foutre en l’air  320 millions d’euros !

En 10 ans, c’est 2,7 milliards d’euros (13 500 € par salarié) qui ont été gaspillé dans ces opérations boursières scandaleuses, qui ont pour seul objectif de faire monter la valeur de l’action et d’augmenter le dividende par action pour remunérer les gros actionnaire, la famille Peugeot en tête de liste.

Résolutions 6, 7, 8, 9, 11, 12

Grandes manœuvres en vue ?

Ces résolutions prévoient une batterie de mesures pour procéder à une augmentation de capital et pour négocier une offre publique d’achat (OPA) ou d’échange (OPE). Un ensemble de dispositions qui ne peuvent qu’alimenter les questions sur la stratégie d’alliance de la famille Peugeot et qui en dit long sur les attaques futures contre les salariés ( reduction de l’effectif, des coûts, restructuration, productivité, etc.)

Mensonges entre amis

Aux Etats Généraux de l’Automobile, pour justifier les délocalisations MM. STREIFF (PSA) et GOSHN (PDG de Renault) ont mis en cause la taxe professionnelle qui, selon leurs dires, représente plus de 250 € par voiture fabriquée en France.

La vérité, c’est que cette taxe avoisine seulement 100 € par voiture produite ici. (page 48 du rapport de l’expert comptable au CCE).

Un mensonge donc, que M. Sarkozy a repris aussitôt pour annoncer la quasi-suppression de cette taxe, pourtant indispensable aux communes.

Taxe baladeuse.

Pour la fabrication de pièces, la Direction PSA confie de gros outillages à certains fournisseurs, notamment dans le Pays de Montbéliard (Faurecia, etc.…).

Etonnant : De 2002 à 2004, la Direction a payé la taxe professionnelle sur ces outillages, non pas aux communes concernées mais … à Neuilly-sur-Seine (où était déclaré le siège PSA).

11 millions d’euros de moins pour le Pays de Montbéliard, 11 millions de plus pour Neuilly !

Une « singularité » à laquelle la Direction PSA n’a donné aucune explication « économique ».

Ce choix avait peut-être d’autres motivations…

Bonus et retraite-chapeau : ça continue

Le gouvernement fait mine d’interdire le versement de parachutes dorés, stock-options, bonus et retraites-chapeau aux dirigeants des entreprises, qui reçoivent des aides publiques.

Chez PSA, notre prime d’interressement a disparu mais :

§     MM. VARDANEGA, COLLIN et OLIVIER ont touché en plus de leur paie de 618 000 €, un bonus de 154 000 € au titre des résultats 2008.

§     M. STREIFF, limogé de son poste de PDG est devenu salarié de l’entreprise avec un salaire de 4000 € par jour !

§     Le salaire fixe annuel de M. Streiff était de 1,03 M€, celui de M. Varin sera de 1,30 M€…+26% !

§     MM. CALVET et FOLZ, anciens PDG, continuent de percevoir une retraite-chapeau, au titre des bons et loyaux services rendus à la famille Peugeot.

Publié dans Tracts La Garenne

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